De nombreuses voix se sont offusquées d’entendre le public du Stade de France siffler Yoann Gourcuff lors de l’annonce des compositions de France – Brésil et à la fin du match lorsque Laurent Blanc l’a remplacé. A se demander pourquoi un tel acharnement, Zizou lui-même a-t-il été conspué quand ses performances étaient insipides ?
Trois commentaires à cela.
D’abord, comparer les deux joueurs relève pour l’instant de la pure escroquerie. De grands joueurs Français ont été sévèrement critiqués à différents moments de leur carrière, pourquoi le Lyonnais devrait-il être épargné ? Cantona, Djorkaeff, Trézeguet ou Pirès ont eu leurs lots de critiques qui se traduisaient parfois en sifflets dans les tribunes. On lui souhaite d’avoir un jour leur carrière.
Ensuite, après une année exceptionnelle avec les Girondins de Bordeaux, Gourcuff a déçu. Une situation qui a duré plus d’un an si on considère qu’il y a du mieux actuellement dans son jeu. Une traversée du désert d’un an, c’est très long dans le football. Ainsi, aussi bien à Bordeaux qu’à Lyon, il s’est révélé incapable de faire briller ses partenaires ou de tirer l’équipe vers le haut comme un vrai patron. Incapable aussi de faire la différence à lui seul lorsque son équipe n’est pas bien. Face aux Brésiliens, Gourcuff ne s’est pas montré indispensable.
Enfin, Yoann Gourcuff se prend en pleine figure le retour de boomerang de l’ère post-Domenech. En effet, le prédécesseur de Laurent Blanc chez les Bleus avait installé ses barons, inamovibles pendant des lustres même lorsqu’ils étaient à la ramasse en sélection et en club. Le nouveau sélectionneur a ouvert les portes et semble déterminé à l’idée de faire jouer les meilleurs. Ce qui répond au désir de justice du public français qui veut voir sur le terrain les joueurs qui brillent tous les week-ends. Il n’y a rien de choquant qu’il l’exprime, y compris par des sifflets. Les places sont très chères.
Gourcuff est encore à la limite et personne ne serait vraiment étonné s’il effectue sa prochaine apparition avec l’équipe de France… sur le banc !